“C’est une discipline où on est confronté en permanence à soi-même“

Guillaume Moro /

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Guillaume Moro, retour sur sa saison

2022, une belle année

01 novembre 2022

Le 24 octobre, au lendemain de la dernière compétition de l’année à Laval, Guillaume Moro répond à quelques questions pour nous. Nous le remercions pour le temps qu’il nous a accordé !

L’interview en vidéo est à voir sur le compte instagram du club.

 

1/ 10° du classement mondiale, 3° aux championnats d’Europe, un record personnel battu, quel est ton ressenti après cette saison intense ?

Oui, c’est plutôt une bonne saison cette année. Je n’ai pas encore fait mon bilan, il va falloir que je me pose un peu pour vraiment tirer les conclusions. Mais c’est une bonne saison, le podium au championnats d’Europe m’a vraiment fait plaisir. Et j’ai montré tout au long de la saison que j’ai su être régulier en me plaçant dans les phases finales de toutes les étapes de coupe du monde, sauf une.

Cela montre que je suis présent, il va quand même falloir, l’année prochaine, faire descendre mon record perso. Je pense que ce sera l’objectif pour la saison prochaine.

 

2/ J’imagine que tu vas faire une pause, qu’as-tu prévu dans les semaines qui viennent ?

Je pars demain en vacances. Ça fait des années que je n’ai pas vraiment pris de vacances. Je vais partir 10 jours aux îles Canaries. Un voyage tout seul qui va, je pense, me ressourcer et me faire du bien. Et c’est pas souvent que j’ai l’occasion de me permettre un gros break.

 

3/ Et pour la suite où places-tu tes objectifs ?

On va déjà discuter avec mon coach. On va les affiner à la rentrée, on va les mettre sur papier. Dans les grandes lignes, il va y avoir en août les Championnats du monde en Suisse à Bern qui sera la première étape de sélection pour les JO. Donc ce sera une étape importante. Et ensuite, en septembre, il y aura un tournoi de qualification européen pour les JO aussi. Ce seront donc les 2 grosses échéances de la saison prochaine. Pour cela, on a réfléchit à une stratégie et on va voir quelle est la meilleure manière d’arriver prêt sur ces compétitions.

 

4/ En te spécialisant dans la vitesse, est-ce que ton rapport vis à vis du bloc et de la diff a changé, et si oui de quelle sorte ?

Je ne dirais pas qu’il a changé. Ceux qui connaissent un peu mon parcours savent que j’ai fait pas mal de diff et de bloc quand j’étais dans les catégories jeunes. Ce sont des disciplines que j’ai toujours aimé faire. J’ai vraiment touché à tout en étant pus jeune, notamment en compétition. J’avais quand même une préférence pour les compétitions de bloc au début. Mais ma vision n’a pas changé. Je fais plus souvent du bloc quand j’en ai l’occasion que de la difficulté. En fait, mon niveau a tellement diminué en difficulté que ça fait mal de se prendre des buts dans des voies faciles… Alors qu’en bloc j’arrive à maintenir un niveau constant.

Ce sont des discipline que j’aime bien, que j’aime bien regarder en compétition et parfois en falaise.

 

5/ Et + globalement, l’image de ta discipline évolue, autant dans le monde de l’escalade que pour les néophytes, quels sont les signes de changements significatifs que tu peux constater ?

La discipline se fait connaître de plus en plus. Ça a été amené par les JO de Tokyo sous format combiné. Et il y a beaucoup de gens qui ne sont pas du milieu de l’escalade, que je rencontre des fois dans la rue ou ailleurs, et qui me parle souvent en premier de la vitesse sans connaitre ma discipline. Leur première réaction, c’est que c’est une discipline qui impressionne et on en a conscience, on sait que ça plaît à beaucoup de néophytes.

Je pense, que petit à petit, elle s’est fait une place dans le milieu des puristes et des grimpeurs qui étaient, au début, un peu réfractaires sur cette discipline. Et maintenant c’est acquis. Elle a apporté beaucoup, je pense, sur l’aspect compétition et au rayonnement global de l’escalade dans le monde. Ça a pas mal apporté et crédibilisé ça auprès du CIO et des grosses instances. Et cela contribue au fait que l’escalade a totalement sa place aux JO. Et je pense que dans les années à venir chacune des discipline aura sa médaille aux JO.

 

6/ Y a-t-il des athlètes qui mériteraient d’être mieux connus  ?

Globalement, en vitesse, je dirais toute l’équipe de France de vitesse. On fait des efforts au quotidien qui sont énormes. Et comparé à d’autres sportifs, des fois sur-médiatisés, je pense qu’on en fait des fois plus. C’est dur pour nous de se réinventer en termes de contenus et rester attractif pour les médias parce qu’en fait on a une discipline à répétition. Pour tous les athlètes de l’équipe de France, et aussi les jeunes, c’est un moyen de trouver des sponsors. Plus on a de visibilité et plus on attire les marques, et c’est un gros support d’avoir une communauté qui grossit.

 

7/ Un pays où tu aimerais retourner pour le plaisir de découvrir + ?

L’Indonésie. C’est un voyage tout frais qu’on a fait en septembre. On est resté environ 2 semaines. Et ces 2 semaines ont été hyper riches. C’est un pays où les gens sont vraiment gentils et ils nous ont super bien accueillis. On s’y sentait bien. On a eu beaucoup d’entraînements là-bas et on a côtoyé plutôt les athlètes. Mais c’était un bon voyage et je pense qu’il y a d’autres régions plus excentrées (nous étions principalement à Jakarta) qui doivent avoir des paysages magnifiques qu’on n’a pas eu l’occasion d’aller voir.

 

8/ À ce niveau, l’entraînement demande beaucoup de rigueur, qu’est-ce qui tu apprécies le plus ? Et qu’est-ce que tu apprécies le moins ?

C’est une discipline où on est quand même confronté en permanence à soi-même et on essaie d’optimiser et d’améliorer tous nos mouvements dans la voie. Et, du coup, ce qui est gratifiant et ce que moi j’aime beaucoup, c’est de battre mes records à l’entrainement. J’ai décliné des records dans les différentes sections de la voie. À Voiron, on a des chronos sur le début de la voie, la fin de la voie. Donc je tiens à jour un carnet où je note tous mes records, que ce soit en lesté, délesté. Et c’est toujours une petite fierté quand j’arrive à battre un de ces chrono, même si ce n’est pas en compétition. Et ça, ça me motive et quotidien. Et j’incite les jeunes et ceux qui s’entrainent régulièrement à le faire pour se motiver.

Ce que j’aime le moins ? C’est plus dur de répondre car globalement j’aime beaucoup m’entrainer… Je dirais quand ce sont des efforts un peu plus long, que ce soit sur de la musculation ou des efforts de cardio qui demandent de puiser dans l’effort. Quand ça dépasse la minute d’effort, c’est plus dur quand on a une spécialité qui dure 5 à 6 secondes !

 

9/ Un slogan pour Vertige ?

Je dirais « Vertige, un club de cœur ». C’est quand même un club que j’ai connu très jeune et j’ai toujours été impliqué même si maintenant je me suis un peu éloigné des salles d’Arnas et de Gleizé. Mais j’ai toujours gardé des bonnes relations avec mes potes de l’époque, avec Serge Vauvert, Caroline Berthier. Et c’est aussi une source de motivation de savoir qu’il y a toujours des gens qui, même de loin, vont regarder ce que je fais. Quand j’ai commencé, il y avait aussi des champions dans le club, c’était un peu pareil. “C’est une famille, un club de cœur, la famille.“

 

10/ Quelque chose à ajouter ?

Je remercie tous ceux qui ont œuvré pour m’amener à ce niveau : Alain Bouvier, Guy-Noël Berthaud, Serge, tous les entraîneurs qui m’ont suivi et m’ont permis de faire des progrès sur mes périodes jeunes. Un grand merci à ce club.

Et je vous promets encore de belles choses pour les années à venir !

 

 

 

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